J'ai l'impression que cela fait dix ans que j'attend sur ce "banc fauteuil" rudimentaire. Ici la promiscuité est de mise, l'air est renouvelé nous dit-on mais des odeurs d'un autre temps nous parviennent toutefois. J'espère que j'aurais la chance de voir le premier jour de l'été chez moi dans mon "pays natal". Dans cet endrois gris et sombre, quelques couleurs flash se veulent rassurantes et quelques personnes sous contrats marchandent un peu de vivre et de tabac. Ce qui me fait tenir, c'est de voir le ciel et le visage des autres personnes comme moi. Pour certains c'est sûr, il n'y a pas d'issus possibles, pour d'autres l'espoir n'est pas perdu.
Depuis que j'écris je pense que le temps courbe un peu sa course. Peu à peu, le soleil décline et des gens disparaissent mystérieusement. En haut d'un mur, l'on a accroché le portrait du monarque de cette contrée , sa posture serait de mise si l'on abordait une stratégie de siège militaire. Sur l'autre mur, un tableau rempli d'inscriptions obscures régissent notre présence en ce lieu austère.
A certains moments, je pense que l'on nous a rassemblé ici en prévision d'un catastrophe future. En effet nous venons des quatre coins du globe. Depuis que j'écris le soleil a viré dans ce ciel voilé, du moins je le crois car nous n'avons qu'un énorme hublot pour fenêtre.
Mon heure est arrivée, je fume ma dernière clope avec classe et pose le pied dans ce maudit TER en retard qui m'a fait acheté un canard enchainé dans la gare.
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